The mobility of memory: space/knowledge dynamics in rural potting workshops in Limpopo Province, South Africa

Le transfert des activités de pratique céramique dans des ateliers engendre de nouvelles arènes pour la transmission des connaissances et l'acquisition de compétences. Mais cette relocalisation peut aussi causer des tensions, en raison de la rupture des liens avec les espaces qui étaient précédemment associés à l'apprentissage de l'artisanat. En explorant l'interaction entre la pratique et la connaissance de la technologie céramique d'une part, et les espaces dans lesquels la technologie se déploie d'autre part, cet article se concentre sur les connaissances techniques en mouvement dans le contexte du district de Mopani de la province de Limpopo, en Afrique du Sud. Des collectivités d'atelier réunissent, et potentiellement unissent, les diverses connaissances et compétences de femmes parlant le Tsonga, le Venda ou le Sotho. Cependant, les changements dans l'espace de travail sous-entendent également que les potières passent de leur lieu de résidence dans des espaces ouverts et partagés, parfois équipés pour une production quasi-industrielle à grande échelle. Du reste, diverses initiatives destinées à soutenir les artisans locaux ont encouragé, et initialement financé, la production de nouvelles formes d'objets d'argile, ce qui a entraîné la fourniture extérieure d'argiles spéciales et de nouveaux équipements nécessitant l'électricité (les roues et les fours, par exemple). Notre étude explore l'éventail des stratégies adoptées pour faire face une fois que cessent le soutien extérieur et l'approvisionnement en argile. Certaines collectivités gèrent bien la situation tandis que d'autres se trouvent en difficulté. Généralement parlant, il est assez simple de revenir à des sources locales d'argile, mais il est plus difficile de reprendre l'artisanat dans les espaces domestiques où les connaissances et compétences étaient auparavant acquises. Un aspect clé ici est celui du rôle continuel des ancêtres dans les interactions entre humains et non-humains. Notre discussion se centre sur la tension entre l'espace et les connaissances en matière de mobilité artisanale et d'un processus constant d'enchevêtrements et de dés-enchevêtrements; une telle discussion a des répercussions sur la façon dont nous comprenons le terme de mémoire matérielle, et comment nous le relions au patrimoine matériel et immatériel.