The end of a long journey. Tumulus burials in Gran Canaria (Canary Islands) in the second half of the first millennium AD

Ce travail aborde la question des enterrements de type tumulaire sur la Grande Canarie préhispanique, une première approche qui permet de contextualiser l'apparition de ces pratiques non seulement dans la structure sociale insulaire des anciens canariens mais aussi dans l'environnement nord-africain, avec lequel la population maintient des liens historiques. Les datations radiocarbone du phénomène tumulaire sur le continent appartenant au premier millénaire ont été revues. Le modèle bayésien créé permet d'estimer les limites temporelles de cette manifestation culturelle sur l'île et d'établir des liens avec le modèle africain. De plus, la technique du tempo plot facilite l'examen du modèle temporel d'activité dans les nécropoles tumulaires de la Grande Canarie. Les résultats mettent en lumière un phénomène tardif, limité aux huitième et onzième siècles après J.-C., manifestant une situation de rupture avec les formules funéraires antérieures. L'explication de ces circonstances passe par la mise en rapport des données chronologiques avec celles de type archéologique et génétique disponibles, lesquelles suggèrent un processus complexe de changement social endogène, probablement accéléré par des apports externes eux-mêmes insérés dans les dynamiques régionales du continent africain. La thèse défendue ici définit le peuplement aborigène de l'archipel canarien comme expression insulaire des événements survenus sur les territoires du Maghreb et du Sahara au cours du premier millénaire de l'ère commune.