Aspects biométriques de la fécondité humaine
Aspects biométriques de la fécondité humaine
Depuis trois siècles qu'il existe des démographes, leurs recherches ont très inégalement porté sur les divers problèmes de population. La mortalité a d'abord retenu l'attention, au point que la plupart des premiers démographes, de Graunt à Wargentin, doivent leur célébrité aux progrès qu'ils ont fait faire à la mesure de la mortalité; ils ne pensaient pas à étudier la fécondité, soit, par manque de données, soit, plus probablement, par manque d'intérêt. Les thèses de Malthus et les polémiques qu'elles ont engendrées auraient dû, logiquement, susciter des recherches sur la fécondité. S'il y en a eu, elles sont tombées dans l'oubli et il a fallu attendre la fin du XIXème siècle, sinon le XXème, pour que le sujet soit traité de manière suivie. Après la première guerre mondiale et, encore plus, après la deuxième, il viendra au premier plan. Toutefois, on se préoccupa plus, au moins jusqu'à la dernière guerre, de juger de la fécondité en fonction du remplacement des générations que de l'étudier dans ses aspects fondamentaux, le biologique qui, même en régime de large contraception, reste fondamental, le psychosociologique qui commande le comportement et, par lui, l'abandon à la nature ou la réduction volontaire d'une reproduction vite surabondante. Les données manquaient certes, mais il s'en fallait de beaucoup que l'on utilisât toutes celles dont on disposait. Les statistiques des naissances par rang, par exemple, restaient sans emploi.
CITATION: Léridon, Henri. Aspects biométriques de la fécondité humaine . Paris : Presses Universitaires de France , 1973. - Available at: https://library.au.int/fraspects-biométriques-de-la-fécondité-humaine-3