Iron Age sites in northern Botswana's Okavango Delta 1: the southern Delta sites Mat82 and Matlapaneng plus Qogana on the region's eastern margin

Cet article, présentant l'une de trois études consacrées aux sites de l'Âge du Fer Ancien (EIA) du delta de l'Okavango (nord du Botswana), propose des descriptions et des analyses de deux sites, Mat82 et Matlapaneng, situés à la marge sud du delta, ainsi que d'un petit campement de chasse et de pêche contemporain à Qogana, dans la partie centrale orientale du delta. La relation de ces sites avec d'autres sites, en particulier ceux des régions du confluent des rivières Chobe et Zambezi et des Chutes Victoria, est examinée en détail. La poterie découverte sur les sites du delta s'avère être une expression occidentale de la tradition orientale de Kalundu. Les analyses en pétrographie optique de 26 tessons des sites Mat82, Matlapaneng et Qogana sont comparées à 60 tessons provenant de sites du secteur Chobe-Chutes Victoria et aux argiles issues de la majorité des affleurements lithologiques de ces régions. Ces travaux confirment que la plupart des tessons provenant de Mat82 et Matlapaneng peuvent être reliés aux argiles locales du sud du delta. Cependant, cinq d'entre eux présentent des pâtes comparables aux argiles et aux tessons de la zone Chobe-Chutes Victoria, ce qui montre que ces tessons de Matlapaneng proviennent de récipients fabriqués dans, et importés de, cette région. Alors que la répartition des artefacts du site de Matlapaneng manifeste une plus forte concentration de lithiques sur les marges extérieures du site et une concentration plus élevée de poterie en son centre, toutes les zones présentent cependant les mêmes représentations de lithiques, de débitage, de pâtes et de décors céramiques, ainsi que de proportions de faune issue de la chasse et des animaux domestiques. L'ensemble ne valide pas l'idée de l'existence d'une dichotomie éleveur/chasseur ou espace intérieur/extérieur dans l'habitat ou dans les activités de subsistance. Ces trois sites offrent donc un nouvel exemple de la négation par l'archéologie de principes isolationnistes erronés dans l'archéologie de l'Afrique australe, au nom desquels les populations ont été automatiquement séparées en fonction de l'inventaire matériel des sites qu'ils habitèrent.