The Journal of North African Studies
The Journal of North African Studies
L'Afrique est la seule région en développement à avoir accéléré sa croissance en 2001, année de turbulence qui a connu un ralentissement de toutes les grandes économies et, suite aux attentats du 11 septembre, une incertitude croissante quant aux perspectives de la première économie du monde. Toutefois, le taux de croissance moyen du PIB de l'Afrique (4,3%) masque d'énormes disparités entre les pays. Dopée par les revenus du pétrole, la Guinée Equatoriale a fait nettement mieux que toutes les autres économies africaines, avec un taux de croissance de 65% en 2001. Au nombre des autres pays ayant enregistré des performances robustes, on compte le Botswana, l'Ethiopie, le Mozambique, le Maroc, l'Ouganda et la Tanzanie. Par contre, de nombreux pays ont à peine réussi à obtenir des taux de croissance positifs. C'est le cas de l'Afrique du Sud et du Nigéria, dont les performances se situent bien en dessous de leurs possibilités, et du Zimbabwe, dont l'économie enregistre un recul alarmant de 7%. Les perspectives à moyen terme concernant l'Afrique sont relativemenrt bonnes. Le lancement d'un cycle de négociations sur le développement à Doha constitue un élément positif, l'accès aux marchés agricoles des pays riches figurant en bonne place à l'ordre du jour des négociations. Des actions visant à améliorer l'accès aux marchés dans le cadre du U.S. African Growth and Opportunity Act (AGOA) et de l'initiative dite "tout sauf les armes" de l'Union européenne devraient permettre d'accroître les revenus des ménages les plus pauvres. Les propositions hardies faites dans le cadre du Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), tel que le Mécanisme africain dévaluation par des pairs, promettent de renforcer les capacités des Etats, d'améliorer l'efficacité de l'aide publique au développement, de réduire les risques de revirements politiques, et d'accélérer ainsi le développement. Enfin, de plus en plus de pays africains achèvent le processus de l'initiative renforcée en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE), et sont à présent éligibles pour un allègement de leur dette, ce qui ouvre la voie à une action concertée contre la pauvreté. A moyen terme, les questions concernant la gouvernance politique, les conflits civils et l'évolution de l'économie mondiale garderont toute leur acuité. La contagion régionale à partir d'un petit nombre de pays ne cesse de se propager, perturbant les marchés monétaires et entraînant le déclin des investissements intérieurs et étrangers. Dans de nombreux pays africains, la gamme des produits d'exportation est réduite aux produits agricoles, miniers et énergétiques. Ainsi, les effets d'un ralentissement mondial prononcé et la décélération naturelle de la demande concernant les principaux produits d'exportation constituent-ils un véritable risque. Les niveaux de l'aide publique au développement des pays riches, à l'exception d'une poignée de pays scandinaves, demeurent bien en dessous de l'objectif de 0,7%, fixé au niveau international. La Conférence internationale des Nations Unies sur le financement du développement de mars 2002 et l'accueil réservé au NEPAD par le G-8 en juin 2002 pourraient inverser cetteinquiètante tendance.
CITATION: . The Journal of North African Studies . Abingdon : Taylor & Francis , . - Available at: https://library.au.int/frjournal-north-african-studies-5