La civilisation de la femme dans la tradition Africaine
La civilisation de la femme dans la tradition Africaine
Les mouvements féministes cherchent à accorder à la femme les mêmes droits qu'à l'homme. C'est, en effet, en Europe, la meilleure formule qu'on ait trouvée pour faire libérer la femme d'une série de servitudes nées de l'égoïsme de l'homme et du développement continu de sa civilisation. Le jour où la femme jouira des mêmes libertés et des avantages que confèrent ces libertés, il semble bien qu'en Europe il n'y aura plus de problèmes graves pour la femme. Mais, en Afrique Noire, en est-il de même ? en tout état de cause, on peut déplorer cet automatisme qui favorise le transfert pur et simple en Afrique des problèmes, des solutions et des institutions nées de l'histoire de l'Occident. Les mouvements féministes, comme les partis métropolitains ou les associations culturelles, sont naturellement portés à se prolonger en Afrique, et en prolongeant, à nous assimiler à la psychologie et à l'expérience historique propres à l'Europe. En fait, l'on n'a presque jamais écrit sur la femme africaine que pour la présenter comme un être mineur, asservi. On n'a presque jamais reconnu et admiré son autonomie par rapport à l'homme, la souveraineté de ses initiatives. La maturité de ses actes, la fécondité des valeurs, œuvres et institutions qu'elle a su créer en toute indépendance, sans pour autant sacrifier les devoirs de la maternité et de la vie conjugale. La femme africaine, du moins dans la société précoloniale, n'est ni un reflet de l'homme, ni une esclave.
CITATION: Société Africaine de Culture. La civilisation de la femme dans la tradition Africaine . Paris : Présence Africaine , 1975. - Available at: https://library.au.int/frla-civilisation-de-la-femme-dans-la-tradition-africaine-4