Le paradigme pakistanais
Le paradigme pakistanais
Le syndrome de la partition de 1947 et les multiples guerres qui ont opposé l'Inde au Pakistan continuent de définir le paradigme stratégique pakistanais, qui s'est encore renforcé avec le soutien apporté aux moudjahidines afghans dans les années 1980 et l'insurrection au Cachemire indien dans les années 1990. La stratégie d'instrumentalisation des mouvements islamistes armés au service de la politique régionale a toutefois un prix. Après le 11 Septembre, le général Musharraf modifie la ligne officielle, tant vis-à-vis des talibans que des jihadistes opérant au Cachemire. Même si sa pratique est pour le moins ambiguë, c'en est trop pour une partie des radicaux, qui se retournent contre le pouvoir d'État, qui doit alors faire face à des insurrections en pays pachtoune, et à la montée du terrorisme urbain, aggravé par les conflits entre sunnites et chiites, les tensions ethniques et les difficultés économiques. Mais l'armée, État dans l'État, maintient le paradigme : l'Inde est présentée comme plus menaçante que les troubles internes, d'autant que les aléas de la politique « AfPak » du président Obama ouvrent au Pakistan de nouveaux horizons en Afghanistan.
CITATION: Racine, Jean-Luc. Le paradigme pakistanais . : Elsevier , 2010. Hérodote: revue de géographie et de géopolitique, No.139, 2010, pp.3-50 - Available at: https://library.au.int/frle-paradigme-pakistanais-3