Speed Governors: Road safety and infrastructural overload in Post-Colonial Kenya, c. 1963–2013
Speed Governors: Road safety and infrastructural overload in Post-Colonial Kenya, c. 1963–2013
Dans cet article, l'auteur s'intéresse à la place de la sécurité routière dans l'histoire législative du Kenya depuis l'indépendance du pays en 1963 pour illustrer la valeur analytique de la vitesse pour l'anthropologie de l’État. Enjeu public de premier plan au Kenya depuis les années 1960, la sécurité routière offre un moyen de repenser les incertitudes et les dangers temporels des déplacements automobiles en période de capitalisme mondial, mais également d'aller plus loin dans l'identification de continuités historiques dans les aspirations postcoloniales à des routes plus sûres et plus efficaces au Kenya. À travers le prisme de la sécurité routière, l'article nous transporte de l'africanisation des années 1960 et 1970 aux réformes réglementaires des années 1990 et 2000 sous les traits du néolibéralisme. De la virulence des plaintes et des débats des politiciens kenyans à propos de la mauvaise tenue de route des véhicules importés Peugeot sur les routes cahoteuses et peu goudronnées du Kenya en 1964, à la très médiatisée répression sur les infractions de la circulation de 2003 (appelée « Michuki Rules »), la sécurité routière est un champ d’étude qui se prête parfaitement à l'analyse du pouvoir infrastructurel et de ses transformations et continuités sur quatre décennies. D'un point de vue analytique, il est intéressant de voir ici la nouvelle valeur de la vitesse dans une région d'Afrique orientale qui a ardemment adopté l'automobilité comme véhicule de renforcement de la souveraineté d’État dans une économie globalisée.
CITATION: Lamont, Mark. Speed Governors: Road safety and infrastructural overload in Post-Colonial Kenya, c. 1963–2013 . : Cambridge University Press , 2013. Africa: Journal of the International African Institute, Vol. 83, No. 3, 2013, pp. 367-384 - Available at: https://library.au.int/frspeed-governors-road-safety-and-infrastructural-overload-post-colonial-kenya-c-1963–2013-3