State policing and invisible forces in Mozambique
State policing and invisible forces in Mozambique
Cet article explore la manière dont la police d’État au Mozambique a tenté de faire une (nouvelle) incursion dans une ancienne zone de combat et, plus généralement, les implications de ce mode d'action pour l'autorité de l'État. Les efforts de réforme engagés après guerre pour professionnaliser la police dans le respect de l'autorité de la loi et des droits humains ont apparemment eu des résultats paradoxaux. Ceci tient en partie au fait que les efforts de constituer une autorité d’État se sont fondés sur l'acceptation et la maîtrise de la « tradition » comme domaine alternatif de l'autorité, de l'ordre et de la loi. Des travaux ethnographiques menés dans les commissariats de police montrent que la police traite un nombre croissant de cas de sorcellerie et de problèmes spirituels. L'article soutient que ceci ne reflète pas seulement une tension entre les notions locales/coutumières et étatiques/légales de l'ordre et de la justice. L'existence de souverainetés partielles est tout aussi importante. Un idiome spirituel du pouvoir et du mal constitue une articulation alternative de la souveraineté due à la capacité de forces invisibles à donner et à ôter la vie. C'est un idiome que maîtrisent les chefs et les guérisseurs. Les policiers invoquent des forces invisibles pour gagner une popularité populaire et manifester le pouvoir de l'État, sans pour autant parvenir à pleinement maîtriser ces forces. En conséquence, l'autorité de la police d’État demeure incertaine et a constamment besoin d’être renforcée en édictant des hiérarchies et des frontières juridictionnelles, et en usant de la force.
CITATION: Kyed, Helene Maria. State policing and invisible forces in Mozambique . : Cambridge University Press , 2014. Africa: Journal of the International African Institute, Vol. 84, No. 3, 2014, pp. 424-443 - Available at: https://library.au.int/frstate-policing-and-invisible-forces-mozambique-8