Brazilians have different views on when abortion should be legal, but most do not agree with imprisoning women for abortion

L’avortement à risque demeure un problème de santé publique majeur dans les pays avec des législations très restrictives. Au Brésil, les parlementaires, qui ont le pouvoir de changer la loi, sont influencés par « l’opinion publique », souvent obtenue avec des enquêtes et des sondages. Cet article présente les conclusions de deux enquêtes réalisées dans l’État de São Paulo, Brésil. L’une a été menée en janvier-juillet 2010 auprès de 1660 fonctionnaires, l’autre en mars-juillet 2011 auprès de 874 étudiants en médecine de trois écoles de médecine. On a posé deux ensembles de questions aux deux groupes de répondants pour obtenir leur avis sur l’avortement : 1) dans quelles circonstances l’avortement devrait-il être autorisé par la loi, et 2) les femmes en général et les femmes dont ils savaient qu’elles avaient avorté devraient-elles ou non être punies d’une peine de prison, comme la loi brésilienne le prévoit. Les différences dans leurs réponses étaient énormes : la majorité des répondants étaient contre l’emprisonnement des femmes ayant avorté. Près de 60% des fonctionnaires et 25% des étudiants en médecine connaissaient au moins une femme qui avait avorté illégalement ; 85% des étudiants en médecine et 83% des fonctionnaires pensaient que ces personnes ne devaient pas être incarcérées. Les parlementaires brésiliens qui examinent actuellement une réforme du code pénal doivent prendre connaissance de ces informations de toute urgence.