Changing food ways as indicators of emerging complexity in Sudanese Nubia: from Neolithic agropastoralists to the Meroitic civilisation

Ce article porte son attention sur les processus politico-économiques et socio-culturels qui influencèrent les pratiques alimentaires dans la Nubie soudanaise entre le cinquième millénaire avant J.-C. et la chute de l’état méroitique au quatrième siècle après J.-C. L'argumentation se base sur une interprétation anthropologique des matériaux archéologiques de cette période. Au cinquième millénaire avant J.-C., on constate une élaboration dans les objets destinés au service et à la consommation des aliments et boissons, et on voit aussi une plus grande variabilité dans ces objets. Je maintiens que ces variations dans le corpus archéologique ont un lien de causalité avec l'augmentation de la différentiation sociale. L’élaboration des objets liés à l'alimentation est considerée comme l'indicateur de pratiques d'ostentation sociale et de festins rituels entrepris par l’élite. Le bétail domestiqué a joué un rôle crucial dans la formation de cette élite. Les données ethnographiques comparatives montrent que les inégalités dans la possession du bétail sont une caractéristique générale des communautés pastorales. De telles différences sont généralement employées pour créer des rapports patron-client à travers les transactions de bétail. En outre, le bétail possède des qualités intrinsèques qui s'offrent tout naturellement aux associations métaphoriques et métonymiques: symboles de puissance, mais aussi de soutien et de sustenance maternels. Les utilisations symboliques du bétail se révèlent par son utilisation cérémoniale accrue pendant le cinquième millénaire av. J.-C. Son importance atteint son apogée dans la période Kerma, avec le sacrifice de plusieurs milliers de bêtes durant les festins funéraires.