"Chiefs do not Talk Law, Most of Them Talk Power." Traditional Authorities in Conflicts Over Land Grabbing in Ghana
"Chiefs do not Talk Law, Most of Them Talk Power." Traditional Authorities in Conflicts Over Land Grabbing in Ghana
Dans le contexte des transactions foncières à grande échelle en Afrique subsaharienne, les conflits sociaux ont augmenté. Dans nombre de ces conflits, les autorités traditionnelles sont des acteurs centraux. Alors que plusieurs études mettent l'accent sur leur importance en tant que médiateurs dans les conflits, leur rôle en tant qu'acteurs des conflits n'est guère pris en compte. J'aborde cette lacune en évoquant un conflit autour d'un projet agro-industriel au Ghana. En me basant sur l'approche tridimensionnelle du pouvoir de Steven Lukes, je montre comment les hiérarchies préexistantes entre les autorités traditionnelles sont renforcées. Je soutiens que, pour la plupart, ces hiérarchies sont insignifiantes pour les pratiques quotidiennes d'utilisation des terres mais deviennent pertinentes dans les situations de conflit, permettant aux autorités traditionnelles de réinterpréter les ordres sociaux et les arrangements institutionnels existants dans le but de parvenir à un contrôle territorial. L'interaction de différentes formes de pouvoir empêche simultanément une large opposition des utilisateurs des terres contre les autorités traditionnelles, tout en contribuant, de cette manière, à la légitimation indirecte des autorités traditionnelles, au renforcement de leur autorité et à l'approfondissement de la division sociale.
CITATION: Kirst, Sarah. "Chiefs do not Talk Law, Most of Them Talk Power." Traditional Authorities in Conflicts Over Land Grabbing in Ghana . Oxon : Taylor and Francis , 2020. Canadian Journal of African Studies / Revue Canadienne des Études Africaines, Volume 54, Number 3, 2020 pp. 519-539 - Available at: https://library.au.int/chiefs-do-not-talk-law-most-them-talk-power-traditional-authorities-conflicts-over-land-grabbing