How and why chiefs formalise land use in recent times: the politics of land dispossession through biofuels investments in Ghana

[Comment et pourquoi les chefs formalisent l'aménagement du territoire ces dernières années : la politique de l'expropriation foncière à travers les investissements dans les agrocarburants au Ghana.] Dans le débat autour des accords fonciers actuels, l'expropriation des terres est souvent attribuée à des actes d'exploitation par des investisseurs agricoles. Cependant, le rôle d'acteurs autant actifs dans l'élaboration de ces accords fonciers tels que les chefs, qui de manière coutumière sont les gardiens des terres, ne figure pas clairement dans le débat. L'article montre que la recrudescence récente d'accords fonciers à grande échelle au Ghana correspond à une motivation préalable des chefs de rétablir leur autorité sur les terres, pour deux raisons : premièrement pour formaliser l'utilisation de « terres de clans » (‘stool land', zones qui sont sous la tutelle des chefs de clans) pour créer des opportunités de développement rural ; et deuxièmement, pour formaliser les frontières de ces « terres de clans » afin d'éviter des litiges potentiels futurs liés à ces terres. Les groupes sociaux qui ne sont pas reconnus par les chefs perdent donc souvent des terres, alors que les terres des personnes reconnues par les chefs sont protégées, parfois même indépendamment de leur identité de « citoyens » dans les villages des projets. Je soutiens qu'une compréhension de la manière dont les institutions sociales et les politiques assurent la médiation des investissements fonciers permettra d'enrichir les analyses des processus d'expropriation des terres.