Infécondité en Afrique noire : maladies et conséquences sociales
Infécondité en Afrique noire : maladies et conséquences sociales
Les Africains ont la réputation d'avoir beaucoup d'enfants et pourtant, sur leur continent comme sur les autres, certains groupes semblent ne pas augmenter ; d'autres semblent même en voie de disparition. Un peu partout les observateurs découvrent chez eux des traits étranges ; des villages sans enfants, des mœurs libres, un marasme économique, un état neurasthénique allant jusqu'au suicide collectif ou un fâcheux penchant à l'alcoolisme. Les interprétations sont variées. Elles se sont modifiées au fil des années, mais dans l'ensemble elles rendent les autochtones responsables de leur disparition. Ces débats passionnés et passionnels ont fait couler beaucoup d'encre depuis 1900, mais la disparité démographique des sociétés africaines, dont beaucoup sont actuellement en expansion, est restée une énigme. Nous avons dépouillé pendant dix ans livres et articles sur ce sujet sans y découvrir d'enquêtes capables de répondre aux questions qui se posent. Certes, il s’agit d’un problème difficile. Les recensements se heurtent à l'absence d'état civil ; il n'existe pas de registres tenant à jour les naissances ou les décès et les gens ignorent leur âge. Les indicateurs sociologiques sont encore incertains et discutés. De même les examens médicaux satisfont rarement à la statistique et les techniques d'examen donnent souvent des résultats différents.
CITATION: Retel-Laurentim, Anne. Infécondité en Afrique noire : maladies et conséquences sociales . Paris : Masson et Cie , 1974. - Available at: https://library.au.int/infécondité-en-afrique-noire-maladies-et-conséquences-sociales-3