La République des satisfaits : la culture du contentement aux États-Unis
La République des satisfaits : la culture du contentement aux États-Unis
Pourquoi les États-Unis qui disposent de tant d'atouts offrent-ils le spectacle d'un pays dont l'économie s'essouffle, incapable de faire face aux problèmes de la pauvreté et de la marginalisation, encombré de sa victoire par abandon sur son adversaire, le communisme, impuissant devant les périls écologiques, naviguant à vue au gré des échéances électorales ? Pour J.K. Galbraith, économiste lucide et irrévérencieux, c'est le résultat de ce qu'il appelle la "culture du contentement" mise en œuvre par une élite sociale suprêmement contente de son sort qui domine aujourd'hui le processus électoral. II dénonce avec vigueur et humour les périlleux sous-produits de l'autosatisfaction : choix résolu de l'action à court terme et de l'inaction, frein à l'investissement, dénonciation d'un Etat uniquement perçu comme fardeau, sclérose des grandes entreprises et face cachée de la spéculation financière. Le modèle américain continue de séduire pour le meilleur et pour le pire. Et la culture du contentement règne manifestement aussi en Europe. Les plaidoyers insistants pour le moins-Etat, les vertus de la concurrence et de la dérèglementation, les charmes de la fiscalité légère sont-ils vraiment d'une autre inspiration ?
CITATION: Galbraith, John Kenneth. La République des satisfaits : la culture du contentement aux États-Unis . Paris : Les Editions du Seuil , 1993. - Available at: https://library.au.int/la-république-des-satisfaits-la-culture-du-contentement-aux-états-unis-3