Le Conscientisme

Le Conscientisme (1964) constituait la première entreprise globale et progressiste de systématisation des fais et des fins que les Etats négro-africains indépendants, mais toujours menacés et vulnérables, avaient à organiser et à accomplir. Dans cette nouvelle édition (1969), KWAME NKRUMAH, sans rien changer de son propos initial, crut, toutefois, nécessaire d'ajuster sa réflexion à la situation nouvelle créé en Afrique par les mouvements de libération. Fondé sur le matérialisme dialectique, le Conscientisme pose les bases théoriques de la révolution sociale en Afrique, il dégage au niveau conceptuel la matrice d'une pratique qui amènera le "conscience" africaine à intégrer, sans s'y perdre, les forces qui la travaillent contradictoirement. II s'agit donc de la théorie d'une pratique, d'une politique. Lutte de classes dans l'idéologie, conquête de l'identité culturelle contre toutes les forces qui l'occultent ou la dévoient, tels sont les objectifs essentiels. Appeler paradoxalement " Conscientisme philosophique" une théorie dont le fondement est la matière, et la dialectique le moteur, marquait chez NKRUMAH le souci, imposé par la réalité africaine elle-même, de valoriser - contre un certain marxisme, de réducteur - le rôle des superstructures (idéologie, art, éthique....) dans la lutte de libération.