L'irruption de la société arabe

Si la répression aveugle et la corruption sont des facteurs communs aux mouvements de protestation qui se déroulent depuis la fin de 2010 dans le monde arabe, les inégalités de revenu qui constituent un obstacle au développement de la classe moyenne, notamment au Maghreb, sont considérées par l'auteur comme la cause principale des révoltes. En Tunisie, la paupérisation des classes moyennes a, en effet, joué un rôle majeur dans la chute du régime de Ben Ali. Au Maroc, celles-ci ont une relation moins conflictuelle avec le pouvoir bien que ce dernier 20 % du produit intérieur brut (PIB) - au point que l'on parle de " monarchisation " de l'économie. Le rapport de forces est différent dans les pays dépendants du pétrole, comme l'Algérie, où la rente pétrolière attire la majeure partie de l'activité capitaliste.