Looking beyond the urban poor in South Africa: the new terra incognita for urban geography?

Au cours des deux dernières décennies on a assisté au développement d'un riche ensemble de travaux d'experts se concentrant sur les établissements urbains sud-africains. Un canevas narratif important a fait son apparition sur les dimensions spatiales en évolution du système urbain dans son ensemble, mais la représentation des zones urbaines sud-africaines reste étonnamment incomplète. Le plus gros des recherches effectués traitent des aspects de la pauvreté urbaine et cherchent à éclairer des réponses de politiques et de mise en œuvre qui peuvent fournir un avenir urbain alternatif – avec un succès apparemment limité. Cet article ne met pas en question l'idée selon laquelle des niveaux élevés de pauvreté urbanisante représentent une trajectoire future du développement des soi-disant «véritables villes africaines» auxquelles se réfèrent des experts comme Pieterse. Cependant, une observation de ce type nécessite d'être considérablement affinée dans le contexte urbain sud-africain. Le nombre croissant de résidents urbains ne se compose pas forcément de pauvres. De fait, le nombre des personnes relativement riches, en Afrique en général et en Afrique du Sud en particulier, connaît une augmentation rapide. Cet article soutient que, s'il est nécessaire sur le plan moral d'étudier les vies des pauvres urbains, il y a de même une obligation empirique et théorique d'étendre l'étude au-delà des pauvres urbains. Cet article soutient que le déséquilibre actuel dans les travaux d'experts sur les thèmes urbains, qui se concentre trop sur les pauvres urbains, permet aux personnes relativement riches de reproduire les espaces urbains comme elles l'entendent, sans faire l'objet d'un examen attentif de la part des experts et des décideurs. Il suggère que, tant que nous ne prendrons pas au sérieux les réalités de ces «autres» habitants urbains, il n'y aura guère d'espoir de remédier à la fragmentation de la forme urbaine et à l'exclusion des pauvres qui sont si fréquentes dans les villes sud-africaines. Bien que les travaux d'experts existants cherchent à intégrer les villes actuellement fragmentées, le fait d'ignorer ceux qui ne sont pas pauvres pourrait mener les experts urbains à renforcer implicitement le phénomène des villes dualistes sud-africaines.