Obedience and selective genocide In Burundi
Obedience and selective genocide In Burundi
À la suite d'un soulèvement hutu localisé en 1972, le gouvernement burundais dominé par les Tutsi lança une vaste campagne de représailles qui fit entre 100 000 et 300 000 morts à travers le pays. D'importants leaders politiques furent éliminés, les Hutu qui pouvaient lire ou apprenaient à lire furent arrêtés, et beaucoup de ceux qui avaient atteint un niveau marginal atypique de réussite économique ou sociale furent accusés de trahison et assassinés. Décrit comme un « génocide sélectif », le moyen de cette violence s'est avéré fort instructif sur la nature et l'expérience de ceux qui se sont trouvés mêlés dans ces événements sanglants. Dans la province de Ngozi, dans le nord du pays, la sélection s'est faite à l'aide de barrages routiers et de listes de noms, créant l'image inéluctable d'un ordre étatique totalitaire et bureaucratique. Ces méthodes ont alimenté une forte réaction d'obéissance, tant chez les jeunes et autres agents de l'État qui ont participé aux arrestations, que chez les victimes, souvent décrites comme ayant réagi à la violence avec « docilité ». Un cas de « violence par l'appareil législatif », le moyen sélectif du génocide a façonné l'ordre politique et social qui en a émergé, les « instruments » du génocide contribuant considérablement à la reconnaissance de communautés ethniques discrètes au sein de l'ensemble de la population.
CITATION: Russell, Aidan. Obedience and selective genocide In Burundi . : Cambridge University Press , 2015. Africa: Journal of the International African Institute Vol. 85, No. 3 August 2015 , pp. 437-456 - Available at: https://library.au.int/obedience-and-selective-genocide-burundi