Problèmes de la formation de l'épargne interne en Afrique Occidentale
Problèmes de la formation de l'épargne interne en Afrique Occidentale
Dans un article il y a une dizaine d'années, l'auteur, M. Paul Fabre, constatait que le langage courant se sert indistinctement du mot épargne pour désigner tantôt une mentalité, tantôt un acte, tantôt le résultat concret de cet acte.L'économiste s'intéresse presque exclusivement à ce troisième aspect ; il considère qu'employé sans autre précision, le terme épargne désigne toujours un flux ; mais, il se penche sur le problème de l'épargne dans les pays en voie de développement, il n'est pas en droit de négliger les deux premiers aspects, qui m'apparaissent, à la vérité, fondamentaux.L'Afrique a le sens inné de l'épargne ; elle pratique cette vertu, dont témoignent les greniers à mil, le soin des semailles, le séchage du poisson. Elle épargne pour la moite saison et pour les mauvais jours. Elle stocke des biens de consommation ; elle sait à la fois prévoir et se priver. En économie monétaire, on ne prend pas en considération l'épargne en nature, parce que les comptes nationaux ne font pas le départ entre la consommation effective, ou destruction des biens par l'usage. Mais, en Afrique ; il faut respecter l'épargne en nature, d'une part, parce que l'économie n'est qu'en partie monétarisée, d'autre part, parce que les variations de stocks au niveau des particuliers, des familles, des collectivités, sont considérables suivant les époques et soulignent les aspects sociologiques de la vie.
CITATION: Cissé, Daniel. Problèmes de la formation de l'épargne interne en Afrique Occidentale . Paris : Présence Africaine , 1969. - Available at: https://library.au.int/problèmes-de-la-formation-de-lépargne-interne-en-afrique-occidentale-8