Recherche sur les rapports des associations avec les pouvoirs publics

Au lendemain de son voyage aux Etats-Unis, au cours des années1830, Alexis de Tocqueville constatait que la république américaine était animée, à tous les niveaux du système politique et social, d'une vie démocratique intense, et il en imputait la responsabilité, au moins partielle, à la multiplicité des groupements associationnistes qui, à travers tout le pays, facilitait la participation des citoyens à la gestion de leurs propres affaires ainsi qu'à celles de la collectivité à laquelle ils appartenaient. Par contraste, la France de la Monarchie de Juillet lui paraissait profondément assoupie, prête à devenir la proie facile d'un despote dont les entreprises ne se heurteraient à aucune opposition organisée. Tocqueville, notamment, ne retrouvait pas dans ce pays le bouillonnement démocratique qu'il avait perçu outre-Atlantique, et il déplorait que l'essor de l'association se heurte encore à l'obstacle de l'autorisation préalable. Quelques cent trente années après la parution de ces réflexions désenchantées, la France présente une physionomie toute différente. Les associations y pullulent. Leur nombre s'évalue par dizaines, voire par centaines de milliers. Elles s'adonnent aux activités les plus diverses, et réunissent parfois des populations extrêmement nombreuses.