Rupture avec Moscou

Avril 1978 : Arkali Chevtchenko - secrétaire général adjoint des Nations Unies et conseiller du ministre soviétique des Affaires Etrangères, Andrei Gromyko - bouleverse les milieux diplomatiques du monde entier en demandant l'asile politique aux Etats-Unis. C'est la première fois qu'un officiel soviétique d'aussi haut rang passe à l'Ouest et Chevtchenko renonce ainsi à poursuivre la carrière fulgurante qui l'a amené aux échelons les plus élevés de la Nomenclature. Rupture avec Moscou révèle les raisons secrètes de cette décision. Chevtchenko confie les angoisses qui l'ont saisi bien des années avant sa défection, ses doutes quant au fonctionnement du système soviétique, que ne laisse guère soupçonner sa réputation de défenseur pur te dur de la politique étrangère de son pays. II raconte aussi comment, après ses premières démarches auprès des autorités américaines, il va les informer à son corps défendant, en leur transmettant pendant quelques années le contenue des notes diplomatiques de l'U.R.S.S. Chevtchenko décrit avec minutie le travail en coulisse des grands du régime et trace des portraits pris sur le vif des principaux d'entre eux, de Gromyko à Dobrynine, de Khrouchtchev à Tchernenko, sans oublier les responsables du KGB qu'il révèle dans tout leur cynisme. Mais il s'agit aussi d'une histoire personnelle. Chevtchenko nous fait partager au jour le jour les déchirements d'un homme déçu par les égarements d'un régime et de dirigeants qui ne cessent de s'éloigner des idéaux qu'il pensait pourvoir servir.