Un réexamen du concept d'intégration économique et sociale à partir de la loi de la répartition personnelle des revenues

Cette étude propose une modélisation de l'ordre social à partir d'un nouveau paradigme économique fondé sur la valeur-temps. Cette modélisation autorise un réexamen du concept d'intégration économique et sociale. Celui-ci est alors applicable tant aux économies nationales dans lesquelles cohabitent des individus ou groupes sociaux qui s'intégrent ou sont exclus économiquement, qu'à un ensemble d'économies nationales qui fusionnerait en quelque sorte pour constituer une intégration régionale. L'expérimentation empirique effectée sur les économies du Burkina Faso, de la Côte d'Ivoire et du Mali à partir des données d'enquêtes nationales sur la répartition des revenus permet de conclure qu'aucne de ces sociétés prise isolement ne peut être considérée comme intégrée économiquement. Au contraire, l'on y perçoit des communautés économiques juxtaposées formant la communauté économique nationale et dont les dynamiques montrent que ces groupes ont tendance à se conserver dans le temps. Mais ces économies nationales pourraient s'intégrer en fusionnant pour constituer une entité économique nouvelle, paraticulièrement les économies burkinabés et ivoiriennes. Le Mali pourrait participer à cette fusion mais sa participation serait rendue difficile probablement du fait de l'existence de disparités institutionnelles entre les trois sociétés. Par ailleurs, la dynamique de la mobilité sociale qui est ascendante en Côte d'Ivoire et descendante dans les deux autres pays tendrait à créer, dans une union économique à trois, une fracture, une déchirure dans les tissus sociaux des deux autres pays dans lesquels les communautés de bas revenus auraient du mal à suivre le mouvement et le rythme d'évolution économique du nouvel ensemble obtenu.