Refugee settlement as dialogue: conversations and contestations between the Tanzanian state, Mozambican liberation leaders and humanitarian officials (1964-1971)

Au cours de la décolonisation, les États d'accueil africains, les dirigeants des mouvements de libération et les responsables humanitaires ont débattu, négocié et modifié le choix de ceux qu'ils jugeaient les plus capables de gérer les installations de réfugiés : les expatriés ou le personnel africain. En utilisant la Tanzanie postcoloniale des années 60 comme une étude de cas, cet article synthétise une série de documents d'archives des agences responsables de l'installation des réfugiés mozambicains dans ce pays : la Fédération luthérienne mondiale, le Tankanyikan Christian Refugee Service et le Haut-commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés. Il démontre et interroge les raisons pour lesquelles ces agences humanitaires et l'État tanzanien ont cherché à ce qu'il y ait moins d'expatriés dans les camps de réfugiés, tandis que le mouvement de libération du Mozambique, le FRELIMO, préconisait le contraire. L'article soutient que l'État tanzanien a préféré le personnel nationaliste aux expatriés en raison des présomptions gouvernementales selon lesquelles le personnel africain pourrait mieux surveiller la vie quotidienne des réfugiés - et identifier toute activité subversive - que les expatriés. Cela a placé l'État tanzanien à la croisée des chemins avec le FRELIMO, alors que les agences humanitaires se retrouvaient souvent prises entre les deux points de vue.