Politics, development and the instrumentalisation of (de)centralisation in Sierra Leone

La politique des réformes de décentralisation en Sierra Leone est imprévisible et instructive. Cet article, basé sur un travail de terrain, analyse la politique des partis dans le contexte de la décentralisation et soutient que les impératifs de la décentralisation post-conflit sont ancrés pas nécessairement dans des considérations techniques, mais dans des processus de compromis et d’arrangements politiques. La décentralisation a aidé à faciliter la réémergence de l’ancien ordre politique, du fait que les principaux partis politiques du pays ont assuré un consensus par lequel ils ont reconfiguré l’Etat post-conflit selon leurs propres conditions. Cette étude révèle que le discours sur une « division » au sein de la classe politique est exagéré, et montre l’homogénéité et l’interconnexion de ses intérêts. On ne sait pas dans quelle mesure la paix sera maintenue grâce à ce compromis, mais ce cadre est utile pour comprendre l’économie politique au sein de laquelle la « fragilité » et la « paix » coexistent, mettant en lumière le pouvoir de la classe politique, ainsi que sa capacité à « unifier » contre « les autres ».